Le goodie bag de l'horreur : parfois la beauté, c'est pas joli joli

Les goodies bags que les blogueuses ou les journalistes beauté reçoivent font de nombreuses envieuses. C’est compréhensible, même si pour moi, ce ne sont ni des cadeaux ni des privilèges et qu’ils sont plus à considérer comme un instrument de travail. Après, je ne dis pas que je ne suis pas aux anges quand des paquets arrivent à la maison. Pourtant, ils ne contiennent pas tous de bonnes surprises. Il y a peu l’un d’eux hébergeait même mon pire cauchemar.

Figure-toi qu’un jour je descends chercher mes colis chez les personnes qui me les gardent et je remonte toute contente à la maison, toute excitée aussi à l’idée de découvrir les nouveautés qui m’attendent. Je commence donc à déballer les papiers de soie, enlève une grosse palette de fards/gloss/etc en édition limitée d’un sac Yves Rocher pour atteindre les petites choses (oui, j’ai un truc pour les petites choses, parfois je préfère 5 petits vernis à une grosse palette, m’enfin tout dépend de la palette of course). Là, je chope le gel douche à la pomme et en même temps que je remonte la main, je vois sortir du sac une ENORME araignée !

Pas loin de ma main ! L’horreur, le cauchemar ! Passant mes vacances à la campagne depuis que je suis petite, j’ai un peu la phobie des araignées. Tous les soirs, j’en retrouvais dans ma chambre, l’angoisse. Mon réflexe était alors de courir dans la cuisine appeler quelqu’un pour qu’il s’en débarrasse (père, mère, sœur, je m’en foutais du moment que cette chose immonde disparaissait). Moi, impossible de m’en approcher, trop peur et trop dégoûtée. Mais les joies de la vie de célibataire, c’est que t’es toute seule face à ton araignée. 

Bref, devant cette bestiole géante et totalement effrayante (et non, je n’exagère pas, j’en ai déjà eu des araignées dans mon appart, j’ai bien poussé des cris mais j’en suis venue à bout car elles avaient une taille normale, un petit corps et des pattes toutes fines, là, elle était énorme, même ses pattes étaient en chair et en plus elle étaient rayée noire et jaune, tout sauf normal), j’ai d’abord retiré rapidement ma main et crié comme si on était en train de m’assassiner une dizaine de fois (je n’ose imaginer ce qu’ont dû penser les voisins). Mon premier réflexe a été d’appeler quelqu’un mais non, j’étais seule (c’est là que t’en viens à regretter d’être célibataire, quand le problème de tuer la bestiole se pose). Impossible de partir en courant, il fallait faire face.

Comme cette saleté tentait de s’échapper du sac pour se réfugier dans mon canapé (je te dis pas la crise de nerfs si c’était arrivé), j’ai un peu bougé le sac pour qu’elle rentre dedans et là j’ai attrapé le goodie bag du bout des doigts pour m’en débarrasser, oui avec tous les produits dedans. Je m’en foutais, je ne voulais plus de cette chose chez moi, tant pis s’il y avait des victimes collatérales. Là, deuxième réflexe, jeter le sac par la fenêtre. Alors que j’habite au deuxième étage. Oui, moque-toi, c’est facile. Mais j’étais trop paniquée pour raisonner. J’ai donc ouvert ma fenêtre et là heureusement une alarme s’est allumée dans mon cerveau pour me rappeler que c’était une très mauvaise idée. Effectivement, je ne pense pas que les passants en bas de chez moi auraient apprécié recevoir une bouteille de gel douche sur la gueule. Je pense que j’aurais pu faire des dégâts.

Mais j’étais tellement flippée que la bête ressorte du sac et monte sur moi voire me pique (entre sa taille et sa couleur pas catholique, je n’en menais pas large). Finalement, j’ai couru dans l’autre sens, vers la porte, mon couloir étant un peu en extérieur. Une fois la porte ouverte, j’ai jeté le sac le plus loin possible de moi. Troisième réflexe, refermer la porte et laisser les produits et l’araignée là, genre c’est plus mon problème. Mais la bestiole n’étant plus ni dans mon appart, ni près de moi, j’ai enfin commencé à me calmer et à utiliser mes neurones. Je me voyais mal laisser le sac là (même si en même temps, laisser mes voisins les voleurs, qui se seraient sûrement jeté dessus, se charger du problème me plaisait bien. Et puis quelle vengeance délicieuse de leur refourguer ce monstre géant).

Mais en même temps, je me suis dit : et si cette chose se reproduit et que je me retrouve envahie par les monstres. Autant mettre fin à ce cauchemar tout de suite en tuant cette maudite araignée. Je commence donc à enlever les dossiers de presse pour fouiller le sac avec (no way que je remettais la main dedans). Et là, grosse crise cardiaque, le monstre n’est plus dans le sac. J’ai alors vu ma vie défiler, ou plutôt ma future vie dans laquelle il y avait une araignée géante dans mon appart et donc qu’une seule conclusion s’imposait : déménager. Après un peu d’hyperventilation, je refouille dans le sac, toujours rien. Je me mets alors à transpirer à grosses gouttes. Et si elle était sur moi ? Nan, parce qu’il a bien fallu qu’elle sorte du sac donc si elle l’avait fait via mon bras ? On se calme, on se calme. Là, mon cerveau qui moulinait un peu trop envoie un message à mon bras : soulève le sac voir si elle est en dessous.

Et là, oui, ouf, en dessous, écrasé par le poids du gel douche (mais toujours en relief tellement elle était grosse), gisait le monstre. J’ai failli rendre mon déjeuner sur le perron à cette vue (oui, je sais, c’est glamour). Bon, je n’allais pas laisser ce cadavre dégueu devant ma porte (on ne sais jamais si elle ressuscitait ou devenait un zombie araignée), j’ai pris mon dossier de presse pour la virer du palier et la faire tomber dans la cour, loin de mes yeux. Pour clore enfin ce cauchemar. Ouste ! Deux secondes plus tard, j’entends quand même un plouc quand le cadavre a atteint le sol tellement la bestiole était costaude. J’en ai eu l’estomac retourné une nouvelle fois.

Le cauchemar terminé, j’avoue j’ai songé à jeter le goodie bag à la poubelle. Je ne voulais pas toucher des produits auxquels elle s’était frotté. Et si elle avait pondu des oeufs ? Ca faisait bien une semaine que le sac était chez mes voisins, elle avait eux le temps de se faire une petite maison tranquille. Finalement, je me suis retenue un peu. Non à la poubelle mais je n’étais pas prête à ramener le sac dans mon appart. Je l’ai donc laissé dans le couloir, tout près de la porte (comme ça, si problème, en un coup de pied, il est dehors). Et j’avoue ne pas y avoir touché pendant longtemps. Quand je vois les produits, je pense tout de suite à cette chose et je n’ose pas les tester. Comment gâcher une collection de noël. Bon, je sais que je vais m’y mettre car il y a toujours des jolies choses chez Yves Rocher mais quand je me maquillerais avec, je sais aussi que j’aurais toujours une petite pensée dégoûtée pour cette araignée vraiment pas catholique.

Bref, parfois le goodie bag n’est en fait pas si good.

PS : promis, demain, je reviens avec du vrai maquillage.