Echange paupières pourries contre paupières dignes de ce nom...

 En ce moment, je suis en guerre contre mes paupières. Je ne peux plus les voir. Oui, je sais, à me lire, je sonne un peu comme une dinguo. Mais quand t’adore te maquiller les yeux, avoir des paupières de merde, ça devient vite l’enfer. Et dans le genre pourri, je crois que je bats des records car les miennes sont des cumulardes en plus. Ainsi pour faire un joli maquillage du regard, mieux vaut avoir une toile de qualité. C’est un peu trop demander chez moi. Pourquoi m’énerver autant maintenant alors que soyons honnête, ça a toujours été le cas, je m’en plains d’ailleurs assez régulièrement ici ? Ben, parce que j’ai l’impression que ça empire. Maudite gravité !

 Bref, la semaine dernière, on était au bord du divorce car elles ont quand même réussi à me pourrir deux maquillages. Le premier, c’était avec un fard crème. Vous me direz pourquoi j’insiste avec cette texture alors que je sais qu’elle n’est pas faite pour moi ? Je sais pourtant que mes paupières n’en veulent pas. Elles sont trop grasses, le fard ne prend pas, file dans les plis, au bout de 10 minutes mon maquillage est déjà dégueulasse et après j’ai l’air ravagée pour le reste de la journée. Oui mais voilà, si je suis un chouïa cynique, je reste aussi une éternelle optimiste. Je refuse d’abandonner et me dit que cette fois j’arriverais à dompter ce fard crème (et effectivement, ça m’est arrivé quelques rares fois).

Et puis surtout, je suis faible, je ne résiste pas à certaines couleurs. Ainsi, quand j’ai vu le Crayon Ombre Tendre Heat de la collection Andy Warhol de Nars, je savais pertinemment qu’il n’était pas pour moi. Les crayons gras, c’est généralement un massacre sur mes paupières. Mais après lui avoir tourné autour pendant des jours, je n’ai finalement pas pu résister à sa couleur, un superbe bleu canard. Je ne peux dire non ni au bleu, ni au vert, encore moins au bleu vert. Donc j’ai fait ma tête de mule et réalisé un maquillage avec mettant mon cerveau en mode off. S’il avait été allumé, il aurait peut-être accepté finalement cette folie mais en me disant d’être raisonnable et de m’en servir de base à paupière pour booster la couleur d’un fard poudre. Bonus, la poudre posée par-dessus fixerait l’ombre crème, l’empêchant de filer dans le pli. Sauf que je trouvais la couleur du fard tellement belle que je voulais absolument l’utiliser seul, pour que la teinte ne soit pas pervertie. Je voulais qu’on la voit elle et rien qu’elle. Résultat, forcément, j’ai couru à la cata.

Pourtant, j’ai tout tenté. J’ai choisi de n’utiliser que lui. J’ai posé une base à paupières et poudré par-dessus pour essayer de neutraliser le gras. Puis j’ai posé le fard. Mais rien n’y a fait, ça ne tenait pas sur ma maudite paupière. Là, j’avoue, j’ai un peu pété un plomb. Je me suis dit que j’aillais poser un fard poudre par-dessus le fard gras puis remettre du crayon Heat par-dessus la poudre. A la base, n’ayant pas viré totalement cuckoo comme disent les américains, je voulais évidemment utiliser un fard dans les mêmes tons. Mais comme toujours, impossible de mettre la main dessus (alors que j’en ai des dizaines), donc là j’ai pété ma dernière durite. J’ai chopé le Midnight Cowboy d’Urban Decay qui traînait par là (c’est quand même un champagne pailleté donc rien à voir) et j’ai badigeonné ma paupière. Puis j’ai remis du bleu canard, qui a donc viré pailleté à cause du fard du dessous. Vraiment n’imp’…

Tout ça pour pas grand-chose. Car si ça l’a tout de même un chouïa fixé, ça ne l’a pas empêché de filer dans les plis assez rapidement. Et des plis, j’en ai de plus en plus, il y a donc de quoi faire. Le temps de choper mon appareil, ça avait déjà commencé comme tu peux le constater mais ça restait raisonnable. Une heure plus tard, ça faisait encore illusion et on m’a même dit que j’avais un joli smoky. Mais trois heures plus tard, quand je suis rentrée chez moi, c’était Hiroshima. J’avais des montagnes de fard dans les plis et le reste de la paupière était coloré tout en transparence. Yeux ouverts, ça passait mais dès que je clignais, ce qui arrive tout de même souvent, on voyait l’étendue de la catastrophe. J’étais verte (et malheureusement pas bleu canard). Moi aussi j’aimerais bien pouvoir profiter de la joie d’un fard crème surtout quand il a cette sublime couleur. Mais non. Ou alors utilisé juste en ras de cils ? Car je ne veux vraiment pas renoncer à ce crayon, trop beau, trop dans mes teintes. Maudites paupières !

En plus, même avec les fards poudre, elles commencent à faire des leurs. Regarde, elles sont toutes fripées. J’ai les paupières d’une mamie. J’ai tellement de plis qu’on me donnerait 90 ans si on ne voyait que mes paupières et en plus ça pendouille de partout. J’ai toujours eu la paupière tombante mais là bientôt je marche dessus. Bref, j’échange ce surplus de peau contre des paupières qui ressemblent à quelque chose. Et si tu pouvais prendre aussi mon double menton avec, je t’en serais bien reconnaissante. (Sinon, ça va hein, c’est juste que c’est mon anniversaire à la fin du mois et je crois que je fais un syndrome de stress post traumatique avec quelques jours d’avance).